Des sociétés matrilinéaires au sociétés sans pères ni maris : Malinowski (Trobriand) et Hua Cai (Na de Chine).
Ven 20 Mar - 9:39
Ici nous discutons des sociétés dites matrilinéaires à travers le travail effectué par Pauline Ducrot, Salomé Jauffret et Isabelle Verdier sur les recherches de Bronislaw Malinowski et Hua Cai. Je vous souhaite un échange fertile
Re: Des sociétés matrilinéaires au sociétés sans pères ni maris : Malinowski (Trobriand) et Hua Cai (Na de Chine).
Mer 25 Mar - 20:02
Merci Pauline, Salomé et Isabelle pour votre rendu synthétique des œuvres de Hua Cai et Bronislaw Malinowski
Une question me vient après avoir lu votre texte: la présence d'une autorité masculine au sein du groupe domestique chez les Na et les Trobriandais par l'entremise de l'oncle maternel, et l'absence de statut donné au concepteur mâle de l'enfant ou encore l'absence de reconnaissance de l'importance de sa présence dans la conception de l'enfant nous invitent-elles à reformuler la catégorie "anthropologique universelle" de "père" ? Comment, pourquoi, quel serait le vocable le plus neutre et heuristique pour s'y substituer ?
Une question me vient après avoir lu votre texte: la présence d'une autorité masculine au sein du groupe domestique chez les Na et les Trobriandais par l'entremise de l'oncle maternel, et l'absence de statut donné au concepteur mâle de l'enfant ou encore l'absence de reconnaissance de l'importance de sa présence dans la conception de l'enfant nous invitent-elles à reformuler la catégorie "anthropologique universelle" de "père" ? Comment, pourquoi, quel serait le vocable le plus neutre et heuristique pour s'y substituer ?
- Salome-Jauffret
- Messages : 1
Date d'inscription : 02/04/2020
Re: Des sociétés matrilinéaires au sociétés sans pères ni maris : Malinowski (Trobriand) et Hua Cai (Na de Chine).
Jeu 2 Avr - 13:33
Bonjour monsieur, et merci pour votre retour !
J'espère que vous excuserez le délai de réponse, j'ai eu quelques soucis pour l'inscription. J'espère avoir bien compris la demande : selon moi les grandes catégories "anthropologique universelle" sont complètement occidentales et parfois même très ethnocentrées. J'ai eu du mal à appréhender cette partie de notre rendu car Malinowski précise à plusieurs reprises dans ses ouvrages que la notion de "père" telle que nous l'avons en Occident n'existe pas chez les Trobriandais, de même que chez les Na. Les deux auteurs ont tenté d'expliquer les croyances de ces populations, leurs manières d'appréhender cette relation père-enfant, mais je ne suis pas sûre d'avoir bien réussi à comprendre la situation en profondeur. Je suppose que cela relève de nos constructions sociales : ici nous avons traditionnellement un père et une mère. Or les Trobriandais et les Na nous prouve qu'il est tout à fait possible et stable de n'avoir qu'un lien maternel (je vous renvoie également au travail de Léa et Flavien sur l'homoparentalité qui prend beaucoup de sens ici selon moi). Je ne pense pas qu'il n'y a qu'un vocable qui devrait être soumis, mais autant de vocables qu'il y a de structures parentales et/ou sociales. Le terme de "présence masculine" ou de "représentant" pourrait peut être remplir une partie de ces fonctions. Je rejoins les Trobriandais et les Nas sur ce point : le père biologique n'est pas l'unique figure masculine pouvant accompagner un enfant dans son développement. Nous pourrions élargir ce sujet aux enfants adoptés, ou aux familles monoparentales. De plus en plus, je pense que cette structure traditionnelle "père-mère-enfant" tend à s'atténuer afin de répondre aux besoins de chacun et chacune.
J'espère que vous excuserez le délai de réponse, j'ai eu quelques soucis pour l'inscription. J'espère avoir bien compris la demande : selon moi les grandes catégories "anthropologique universelle" sont complètement occidentales et parfois même très ethnocentrées. J'ai eu du mal à appréhender cette partie de notre rendu car Malinowski précise à plusieurs reprises dans ses ouvrages que la notion de "père" telle que nous l'avons en Occident n'existe pas chez les Trobriandais, de même que chez les Na. Les deux auteurs ont tenté d'expliquer les croyances de ces populations, leurs manières d'appréhender cette relation père-enfant, mais je ne suis pas sûre d'avoir bien réussi à comprendre la situation en profondeur. Je suppose que cela relève de nos constructions sociales : ici nous avons traditionnellement un père et une mère. Or les Trobriandais et les Na nous prouve qu'il est tout à fait possible et stable de n'avoir qu'un lien maternel (je vous renvoie également au travail de Léa et Flavien sur l'homoparentalité qui prend beaucoup de sens ici selon moi). Je ne pense pas qu'il n'y a qu'un vocable qui devrait être soumis, mais autant de vocables qu'il y a de structures parentales et/ou sociales. Le terme de "présence masculine" ou de "représentant" pourrait peut être remplir une partie de ces fonctions. Je rejoins les Trobriandais et les Nas sur ce point : le père biologique n'est pas l'unique figure masculine pouvant accompagner un enfant dans son développement. Nous pourrions élargir ce sujet aux enfants adoptés, ou aux familles monoparentales. De plus en plus, je pense que cette structure traditionnelle "père-mère-enfant" tend à s'atténuer afin de répondre aux besoins de chacun et chacune.
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